Une ville au sud des Andes Équatoriennes, à la fois paisible et animée, il est difficile de la quitter. Son centre historique est magnifique, il regorge de maisons coloniales, d’églises, de cathédrales, et de façades au charme épatant. C’est la troisième plus grande ville d’Equateur, mais elle n’en a pas l’air puisque tout peut se faire à pied.
A mon arrivée, j’ai été accueilli par un pluie torrentielle. Je me suis tout de suite dit, « je ne vais pas traîner ici » … j’y suis resté 10 jours! Juste à flâner dans ses rues colorées, profiter de son ambiance, de son architecture, de ses cafés.
Une ribambelle d’Églises
Comme dans beaucoup de villes d’Amérique Latine, il y a des églises à tous les coins de rues. Ici, elles sont (pour la plupart) de couleurs blanches, de style colonial. Une de mes préférées : l’église San Sebastián. Sa place au calme, entourée de cafés, en font un lieu parfait pour se détendre.
En promenant dans les ruelles du centre historique, on découvre peu à peu les dômes des églises. C’est très facile de s’orienter.
Ah oui, l’église San Alfonso, une des rares églises de couleur de la ville, et en plus bleue ! Le mec a dû se faire lyncher! La première pierre fut posée en 1874 et la dernière en 1888 : 14 ans pour la construction de cette église, ce qui est relativement court pour l’époque.
Ben Alfonso qu’est ce que t’a foutu avec la peinture !
Et n’oublions pas la plus grande d’entre elle, la Catedral de la Inmaculada Concepcion, ou la Nouvelle Cathédrale.
Focus sur la Catedral Nueva
Le “central parc” de Cuenca, Parque Calderón, est dominé par la Nouvelle Cathédrale. C’est la plus grande de la ville. Construite entre 1885 et 1967, cette église n’a jamais été terminée : il manque le haut des tours! L’architecte s’est planté quelque part… du coup, pas de cloches!
Les gars, on peut finir les tours, mais elles vont surement s’effondrer! Qu’est ce que vous en pensez ?
Pour 2$ on peut grimper les 150 marches (environ, j’ai perdu le compte) jusqu’au toit. Une des coupoles est en travaux, c’est dommage! Enfin, j’ai vu les échafaudages, mais personne y travailler… les flemmards! Bon quoi qu’il en soit, il reste toujours la vue sur le parc!
A l’extérieur, je la trouve vraiment belle cette église, mais l’intérieur n’est pas des plus réussi – à mon goût. OK, il y a beaucoup de marbre au sol et sur les colonnes, mais les couleurs… un genre de saumon délavé et blanc cassé poussiéreux! Sérieux les gars, vous n’auriez pas pu mettre autre chose. Personnellement, je n’aurai pas choisi ça!
Au milieu, un gros “truc” en bois (un baldaquin), recouvert de feuilles d’or, inspiré d’une église du Vatican (l’église San Pedro, s’il y a des fans). Par contre la petite musique détente diffusée dans les hauts parleurs, ça j’aime!
En sortant de l’église, après la minuscule Calle Santa Ana, se trouve le cloître. Des petits commerces y sont installés, dont une pâtisserie française avec des éclairs au chocolat/café, dont on ne m’a dit que du bien.
Le cloître est vraiment apaisant : isolé du bruit de la ville, fleuri, et offrant une vue sur les coupoles. Tout autour du cloître, un balcon, soutenu par des piliers de bois, eux mêmes soutenus par un gros caillou ! Ça fait un peu bricolage!
L’agua de Pitimas
L’agua de Pitimas, c’est une eau aromatisée, élaborée par les sœurs du couvent, las madres carmelitas. Elle est vendue à gauche de la cathédrale, vers le marché aux fleurs.
C’est une eau bénite censée purifier le corps et l’esprit…non ça c’est ce que je croyais! Et ce qu’elle contient? Aucune idée! Bon je goûte… Alors je dirais betterave, eau conservée dans une cave ou un endroit humide vu le vieux goût, et un peu de sucre ou de miel et de l’hibiscus pour la couleur !
Vérifions si mon analyse est bonne…
En fait c’est une eau (pas du tout bénite hein) faite avec un mélange de fleurs aux propriétés relaxantes. L’agua de Pitimas aide à combattre la nervosité, l’anxiété. Voilà maintenant je suis zen!
La petite info : en Quichua “piti” signifie “poquito” (trad. petit peu). Les buveurs d’agua de Pitimas ne se contentaient pas d’un seul verre! Ils en demandaient toujours “mas” (trad. plus).
Un piti mas por favor! (trad. Un petit peu plus s’il te plaît!)
Du coup il y a que des églises?
Il n’y a pas que des églises à Cuenca! Plein d’autres types d’édifices, et même du street art. Vous ne me croyez pas, allez je vous montre!
Bon OK, il y a une église derrière! En l’occurrence, il s’agit de l’église Todos Los Santos (l’église de Tous les Saints) construite en 1820, qui a accueillie la première messe catholique de la colonie.
Allez promis maintenant, je vous montre une photo sans aucun signe religieux.
Dans un style un peu plus différent, les façades en pierre dans la rue piétonne La Condamine. Ou encore la banque d’Azuay (Azuay est la province de Cuenca). Ouverte en 1913, cette banque à l’architecture d’influence Française, fut dessinée par un architecte Équatorien, mais qui étudia en Belgique. En 1999 lors de la crise financière Équatorienne, la banque ferma. Quelques années plus tard, cet édifice devint le bureau du Maire.
Et bien sur, les façades, les balcons, de cette ville sont sublimes.
Dans les rues, vous trouverez aussi des étals de pâtisseries de toutes sortes. J’ai goûté des nougats à base de panela (jus de sucre de canne cuisiné), miel, et cacahuètes. Mmmh et bien c’est ben bon, mais après ça, je n’ai plus mangé de sucre pendant deux jours !
Quelques adresses
Café Melatte
Si je peux vous conseiller un endroit pour déguster un bon pain au chocolat (et oui ça me manque ce genre de chose), c’est au Café Melatte. Une pâte feuilletée (très rare ici) et un gros cœur fondant au chocolat.
Café de Ñucallacta
Mon QG pour un très bon café, et profiter d’une connexion Wifi des plus rapide : le Café de Ñucallacta. Testez l’Aeropress. Une technique d’extraction du café, par pression. Le café n’est pas aussi court et dense qu’un expresso, c’est un café long, mais avec du corps et des arômes puissants. Croyez moi, je suis un adepte de l’expresso, mais là ça vaut le détour.
Mercado 10 de Agosto
Un incontournable de la ville! Allez faire un tour au Mercado 10 de Agosto, pour découvrir les spécialités de Cuenca. Si le cœur vous en dit, dégustez du cui (trad . cochon d’inde), ou le fameux hornado, un porc à la broche.
Et pour faire le plein de vitamine, un tour au stand des jus de fruits. Choisissez les fruits qui vous donnent envie, et mixer le tout en agua ou en leche. Il existe aussi des cocktails hyper vitaminés : des oranges, des pousses d’Alfalfa, des carottes, du malt, un œuf, et de l’hémoglobine tonique ! Alors tenté ?
C’est aussi l’endroit idéal pour trouver de quoi cuisiner local : fruits, légumes, viandes, graines, …
Café San Sebas
Je parlais un plus haut de l’église San Sebastián et de ses cafés. Le café San Sebas vous concoctera un bon burger Américain qui vous calera toute la journée!
La Compañia Microcerveceria
J’ai trouvé une brasserie à l’ambiance pub irlandais. De bonnes bières artisanales, des pintes à moins de 3$, de la bonne musique, et une connexion wifi si vous voulez picoler et travailler!
Hostal Wayki
Pour ce qui est du dodo, j’ai passé pas mal de temps à l’Hostal Wayki. Une maison pleine de charme avec ses patios et ses couleurs. Les soirs de foule, tout le monde se réunit pour manger, chanter, partager de bons moments. Merci à Edisson, qui gère cet endroit dans la bonne humeur. Tous ses conseils sur la ville sont très précieux.
Quelques Musées
Museo Pumapungo et ses ruines
Je dois l’avouer, un peu déçu par les ruines. Il faut dire que j’ai visité les ruines d’Ingapirca, donc forcément, ici, je reste sur ma faim.
Le musée lui est très complet : un étage pour les peuples, un pour la monnaie, et un pour les ruines. Le problème est qu’il y a beaucoup d’informations, noyées dans la masse. Et surtout, on ne sait jamais dans quel sens attaquer la lecture, pour suivre la chronologie.
La partie qui m’a le plus intéressé : la coutume des Tsantzas – des têtes réduites. Une tribu d’Amazonie – les Shuars – s’adonnent (s’adonnaient, j’espère) à cette activité. Une fois l’ennemi vaincu, la tête est tranchée puis rétrécie.
Le processus semble simple, pourquoi pas remplacer les ateliers cuisine, par les ateliers réduction de têtes ?
Pas seulement un trophée de guerre, mais aussi pour rétablir l’équilibre vie-mort. C’est pas moi qui le dit hein!
A l’extérieur du musée, un jardin botanique, des lamas, et même une volière. Entre deux plantations de maïs, j’ai découvert le nom hispanique de cet arbre pourtant si familier : le cedrón. Voilà plus d’un mois que je bois du thé de cedrón sans savoir quelle plante se cache derrière ce nom. Il s’agit de la verveine!
Casa – Museo Remigio Crespo Toral
Une maison construite entre 1910 et 1917, qui fut habitée par Remigio Crespo Toral, un écrivain, juriste, et académicien. La municipalité de Cuenca, fit de cette maison un musée, en entreprenant quelques travaux de rénovation, mais en conservant le mobilier d’époque. Donc si vous voulez prendre des idées déco… la visite est très rapide, mais c’est entrée libre, alors pourquoi s’en priver.
Museo de las Madres Conceptas
Un couvent dont le rez de chaussée est consacré à l’art contemporain. Une chance, j’adore ce type d’art (sans en comprendre la subtilité) et je suis tombé dessus par hasard. En dehors de ces œuvres incomprises, le bâtiment est vraiment beau, ça vaut le coup d’œil. Gratuit là encore (l’étage supérieur lui est payant).
Prohibido Centro Cultural
Alors là…je ne m’attendais pas à trouver ce genre de centre dans une ville autant religieuse. L’entrée coutre 2$, et on y fait rapidement le tour. Mais c’est vraiment différent de tout ce que j’ai vu jusqu’à maintenant. C’est une galerie d’art extrême. Par extrême j’entends…euh… des crucifix modifiés, des œuvres religieuses détournées, des squelettes, … une atmosphère particulière mais très intéressante. Le centre a failli fermer 4 fois déjà. L’artiste organise des événements tels que musique, théâtre, conférence, etc imaginez vous dans un endroit comme ça après quelques bières…
Autres choses?
Oui, je n’ai pas parlé de deux choses, qui m’ont vraiment plu. A tel point que j’ai voulu en parler dans une édition spéciale :
- les sombreros de paja toquilla ou Panama Hat, la spécialité de Cuenca. J’en parle ici Article sur les Sombrero de Paja Toquilla
- le sublime parc Cajas, aux multiples lagunes, à 1h de Cuenca. J’en parle ici Article sur le Parc National Cajas.
Au revoir belle Cuenca !
On vient tout juste d’arriver à Cuenca, ton article tombe à point nommé, on va se servir de tes idées et adresses 🙂
Ah super, j’espérais que ça puisse servir ! Régalez vous bien à Cuenca, j’ai adoré ! Et si vous voulez des précisions, je suis dispo 😉 Disfruta!